L'Abécédaire de la Poterie - PARTIE 1
par sandrine et giom
Chaque domaine a son propre vocabulaire. La céramique ne déroge pas à la règle. Petit florilège des quésaco et autres mots énigmatiques pour néophyte !
Pour nous répondre, c’est rudement pratique d’avoir un potier sous la main !
Alors, je (Sandrine !) vais abuser et lui soumettre (à Giom !) tous les mots que j’ai pu rencontrer dans mon nouveau métier adoré… pauvre de lui ! C’est parti !
Argile : matière rocheuse naturelle, matériau de base de la poterie. A rapprocher de l’argile que vous pouvez trouver dans votre jardin 😉
Barbotine : mélange d’eau et d’argile qui permet de coller des parties de pièces entre elles, comme les anses des tasses par exemple. Peut également servir à la technique du coulage : par exemple, les photophores sapin sont réalisés ainsi avec une barbotine de porcelaine (eau + porcelaine).
Biscuit : s’applique à la porcelaine et à la faïence. État de la pièce après une première cuisson à basse température aux alentours de 980°. Voir aussi Dégourdi (ahahah, ils sont rigolos les potiers avec leur vocabulaire ! Allez, on continue…)
Boudineuse : c’est une machine très utile pour recycler la terre (les excès de terre, les loupés de tournage…). On met la terre dans l’entonnoir, et hop, voilà des boudins de terre. Pas toujours facile, car il faut bien nettoyer la machine à chaque changement de terre pour éviter les boudins… arlequin, c’est-à-dire un boudin de terres mélangées ! C’est un peu physique aussi, j’ai déjà vu Giom pendu au levier de pression… vous vous souvenez de l’argile du jardin, cette terre collante et dense ? 😉
Céramique : objet en argile (terre) cuite mais aussi premier art du feu bien avant la métallurgie et le travail du verre.
Chamotte : grains de sable ou petits graviers ajoutés à l’argile ou présents naturellement, on dit alors terre chamottée. Certains potiers réalisent leur propre chamotte en broyant des pièces ratées qui ont déjà cuites une première fois, pour obtenir cette matière granuleuse et solide à mélanger à l’argile.
Colombin : technique très ancienne et rudimentaire de modelage de la céramique, qui ne demande aucun outil autre que les mains. On façonne des boudins d’argile et on crée la pièce en les superposant, en les enroulant, en les lissant, en réalisant des sculptures….
Colorant : sert à apporter de la couleur. C’est une substance soluble qui s’applique dans les domaines alimentaire ou textile par exemple. En poterie, pour colorer, on parle plutôt de pigments, d’émail ou d’engobe (voir les termes dans la suite de L’Abécédaire).
Coulage : technique dans l’art de la céramique. Le potier coule une barbotine (eau + argile) dans un moule, principalement en plâtre. Les pièces des échiquiers sont ainsi faites avec une barbotine de Porcelaine de Limoges (eau + porcelaine).
Cri : ce n’est jamais bon signe. S’entend lors du tournage-foirage ou lors du défournement des pièces (pièces qui se sont brisées, qui ont collé entre elles ou sur les plaques d’enfournement…).
Cuir : c’est la consistance de l’argile après qu’elle ait été travaillée pour lui donner sa forme. C’est un état avant cuisson. Elle est encore un peu humide et se solidifie, prête pour le tournassage par exemple (voir le terme dans L’Abécédaire – partie 2).
Dégourdi : cela correspond à la 1ère cuisson aux alentours de 980°. Elle permet d’éliminer les impuretés et d’enlever l’eau. Les minéraux, les minerais, les oxydes de métaux reconstituent ainsi une « nouvelle » roche. On utilise ce terme pour le grès (voir aussi Biscuit).
Émail : c’est un mélange de farine de minéraux, d’oxydes de métaux en poudre et d’eau qui recouvre la céramique (par fusion lors de la 2ème cuisson) et lui donne sa couleur et sa texture finales. L’émail a la même composition chimique que le verre.
Engobe : mélange de terre, d’eau et de pigments colorés appliqué sur la pièce pour donner de la couleur, s’utilise avant la première ou la deuxième cuisson.
Estampage : technique dans l’art de la céramique. On utilise un moule en creux ou en rond de bosse. En creux, on applique des boulettes de terre jusqu’à remplir l’intérieur du moule ; en rond de bosse, on recouvre le moule d’une plaque de terre à l’extérieur de celui-ci.
Faïence : la faïence, obtenue à partir d’un mélange de terres, doit son nom à la ville italienne de Faenza où elle fut rendue célèbre. Il en existe deux types : la faïence stannifère, recouverte d’une glaçure (voir la définition de ce mot plus loin) qui masque totalement la pâte et lui donne son aspect caractéristique blanc et brillant et la faïence fine, dont la pâte blanche ou légèrement ivoire est recouverte d’une glaçure transparente. Les pièces réalisées en faïence sont moins dures, avec un coût moindre et une réalisation plus facile que celles réalisées en grès ou en porcelaine. La faïence est cuite à basse température (autour de 1000°C).
Ferme (la terre se ferme) : température de cuisson à laquelle la pièce en céramique devient étanche. Eh non, ce n’est pas l’émail qui la rend étanche mais la cuisson !
Gamin : ça s’est quand ça se passe bien et que Giom s’éclate dans son atelier comme un gamin, c’est plutôt chouette à voir ! S’observe surtout dans les phases de création.
Glaçage : qu’on soit bien d’accord, ce terme n’existe pas dans le vocabulaire du potier. C’est une erreur de débutante qui a été source de malentendu plusieurs fois entre Giom et moi….
Glaçure : ah voilà le bon terme ! Glaçure est plutôt un terme dérivé de l’allemand (Glazur) ou de l’anglais (glaze) et “émail” est plutôt francophone. Ce sont deux termes synonymes.
Grès : c’est une famille de terre généralement composée de terre glaise et de grains de sable fins, reconnu pour sa solidité, une fois cuit à haute température
Nous espérons que vous avez pris autant de plaisir que nous avons eu à écrire cet article ! La suite dans notre prochain article de blog 😊